Etats généraux des droits de l'enfant : la parole aux jeunes !

Organisée par le Conseil Français des Associations pour les Droits de l'Enfant, cette édition a été préparée par les réflexions fertiles des débats d'adolescents du mois d'avril 2019. Explorant la thématique « Internet, réseaux sociaux, richesse ou danger ? », ces débats ont permis à plus de 200 jeunes issus de toute la France, dont plusieurs pionniers-caravelles, de s'exprimer, d'échanger et de formuler des propositions concrètes à destination des responsables politiques.
Chaque groupe présent aux débats d'adolescents a envoyé des représentants aux Etats généraux pour porter ces propositions en lien avec deux thématiques centrales : le cyberharcèlement et l'égalité filles/garçons sur les réseaux sociaux. Parmi cette vingtaine de jeunes, plus d'un quart étaient des pionniers-caravelles des groupes de Marly-le-Roi (Yvelines), de Dammartin-en-Goële (Seine-et-Marne) et du Rheu-Pacé – les Rives de la Flume (Ille-et-Vilaine).
Inversion des rôles : place à l'expertise des jeunes
Lors des deux tables rondes, les jeunes ont pris la place des experts sur l'estrade, se saisissant des micros avec une méthode bien rodée : exposition des faits, expériences, recommandations et propositions, suivies de la réponse des responsables politiques et d'un échange avec la salle. « C'était un moment assez impressionnant et gratifiant, car nous avions le sentiment d'être écoutés ! » témoigne Irène, caravelle dans le groupe de Dammartin. « Nous avons parlé durant une douzaine de minutes à tour de rôle afin de défendre nos propositions [...] puis nous avons répondu aux questions des personnes présentes dans la salle pour nos propositions, pour en débattre ou les approfondir. »
Des interventions écoutées avec attention par les responsables présents, comme Perrine Goulet (vice-présidente des Droits de l'enfant et Protection de la jeunesse) et Adrien Taquet (Secrétaire d'Etat chargé de la Protection de l'enfance). Le temps a été clôturé par Gabriel Attal, Secrétaire d'Etat à la Jeunesse et à la Vie associative.
Aperçu des propositions
Les 3 proposition prioritaires portées par les jeunes pour lutter contre le cyberharcèlement :
- Renforcer l'aide aux victimes avec une communication sur des numéros de secours plus effectifs, des pages Facebook dédiées et des groupes de parole avec des professeurs, des médecins etc.
- Aider les parents avec des formations adaptées, leur permettant de surveiller et d'identifier des cas de cyberharcèlement
- Formation des élèves par les professeurs : 3 jours de formation ou de stage par an, de la 6e jusqu'au lycée.
Les 3 propositions prioritaires portées par les jeunes pour faire progresser l'égalité filles/ garçons :
- Communiquer sur les numéros d'urgence pour les victimes d'inégalités et obliger les constructeurs de téléphones à implémenter par défaut ces numéros dans leurs modèles
- Instaurer des cours d'éducation civique tout au long de la scolarité pour éduquer sur l'inégalité dans les réseaux sociaux
- Communiquer et renforcer les outils d'aide aux victimes d'inégalités et de harcèlement sur les réseaux sociaux.
« Cette journée de partage et de rencontre dans un cadre exceptionnel restera un souvenir extraordinaire ! » confirme Irène. « Le fait de voir des politiques à l'écoute de jeunes m'a permis de me dépasser, de découvrir des capacités et un courage pour m'exprimer que je ne me connaissais pas ! J'espère vraiment pouvoir réitérer cette expérience l'année prochaine ! ». La liberté d'expression sera le thème des prochains débats d'adolescents qui seront organisés dans toute la France de janvier à mars 2020.